Récemment des journalistes ont conclu que l’industrie de la mode était la deuxième plus polluante au monde, juste après l’industrie pétrolière. Moi qui pensais bien faire en triant mes déchets, en économisant l’eau et en utilisant ma voiture intelligemment, me voilà bien déçue.
Nous avons pris l’habitude de nous acheter beaucoup d’habits pas chers, sans trop y réfléchir, mais au dépend de qui et de quoi ?
En Novembre 2012 les ateliers de sous-traitance du Rana Plaza au Bangladesh s’effondraient et faisaient plus de mille cent victimes. Les marques, les directeurs d’usines, tous savaient que les bâtiments menaçaient de s’écrouler. Mais le plus important c’était le profit. Cinq ans après quel progrès ?
Effectivement personne ne souhaite que les travailleurs de l’Inde, la Chine, ou du Bangladesh soient exploités. Au Bangladesh, les salaires moyens approchent 60€ par mois, les enfants eux ne gagnent parfois qu’un euro par jour. Même dans un pays pauvre, cela suffit à peine pour survivre. Mais ils ne peuvent pas se passer de ce travail, faute de meilleure alternative. Bien sûr, les grands coupables ce sont les marques leader de la « fast flashion » industrie (H&M, Zara and Co.). Mais nous sommes la demande et eux nous donnent ce que nous voulons : des vêtements pas chers et à la mode.
Personne ne veut acheter des vêtements dont la production est un désastre écologique. Pourtant quand on achète un t-shirt à 5€ ou un jeans à 20€ n’y a t’il n’y a pas mammouth sous gravillon ?
Le coton est la fibre naturelle la plus utilisée, il faut 5000 litres d’eau pour en produire un seul kilo. De plus, à lui seul il totalise 25% du total mondial des insecticides répandus, sans oublier les fertilisants et les dommages causés à long terme sur les sols et sur les populations : cancers, maladies respiratoires, de peau et de nombreux handicaps. Les matières synthétiques, polyester et nylon ne sont pas biodégradables et génèrent aussi des polluants.Scan
De plus, on va teindre ces vêtements, avec de nombreux produits chimiques dans des conditions souvent insalubres pour les ouvriers. Ces produits chimiques pour beaucoup seront versés directement dans les rivières. Et devinez quoi ? Ils ne sont pas biodégradables non plus. Pire même, ce sont souvent des substances toxiques interdites en Europe.
La production finie, on envoie tout cela dans un container qui mettra un petit mois pour arriver chez nous. Ces kilomètres à parcourir, vous l’aurez deviné cela pollue !
Alors, comment consommer de manière plus responsable ?
Le but n’est pas d’arrêter d’acheter, d’aller vivre en Ardèche et de recycler ses rideaux pour s’en faire des vêtements. Mais il est possible de faire autrement. On peut déjà arrêter d’acheter juste parce que cela ne coute que « trois fois rien », pour réfléchir au nombre de fois où l’on pense porter ce vêtement.
Sur Annecy, les magasins Dupont Dupont, le Bocal ou la Renarde apprivoisée proposent des produits de créateurs made in France, et du made in Europe chez Les Palettes. Ces marques nationales proposent des produits de qualités fabriqués en France: Aigle, Saint James, les jeans French Appeal et 1083, Post Diem, la Petite française … Pour les chaussures le Coq Sportif, Bocage ou Repetto, pour les lunettes Milf et Manufacture Alpine. Cette liste est loin, loin d’être exhaustive.
On peut aussi acheter dans les vides dressings, s’échanger des vêtements. Mieux se renseigner sur la provenance, et parfois acheter une seule pièce au lieu de trois, mais en coton bio, made in europe ou de production plus éthique. Chacun trouvera sa solution !
Notre surconsommation se fait au détriment de la nature et des droits humains de la partie du globe moins fortunée que nous. Ne regardons pas seulement la finalité mais le processus global.
Elsa Thomasson